«biiip, biiip, biiip», la sonnerie stridente m'extirpe violemment des bras de morphé dans lesquels j'étais tendrement logé. Mon regard se tourne alors vers le réveil qui indique de ses chiffres rougoyant, voir agressif, qu'il est 5h30 du matin... Je soupire tout en luttant contre le sommeil qui tente de reprendre le dessus. Oui c'est un dimanche, et oui je dois me lever aux aurores un dimanche matin car le monde la mode suit ses propres règles et dans cet univers le dimanche n'est pas férié.

C'est ainsi que la journée commence, je file sous la douche, avale un ou deux croissant avant de quitter l'appartement encore silencieux. Dehors, il fait encore nuit noir et la journée s'enchâine alors à une vitesse fulgurante. Passage à l'agence, métro, casting, taxi, re-casting, métro, séance d'essayage, encore une fois taxi, rapelle du casting plus tôt dans la matinée... Et ainsi de suite, si bien que lorsque je rentre finalement, il fait nuit comme lorsque j'ai quitté mon "petit chez moi", enfin chez nous je devrais dire etant donné que je partage le studio avec deux autres mannequins.

Lorsque je passe le pas de la porte, les lieux semblent vide. Le chaos est partout, des vetements, des photos, des tasses assiettes et autres verres trainent partout mais je n'ai pas la force de bouger. Je jette mon book sur la table basse avant de me laisser tomber dans un fauteuil. Premier réflexe, parfaitement naturel, je saisis un livre qui traine et commence à le feuilleter lorsque quelqu'un passe la porte.