« Hé! C'est un renard que t'as sur le dos, salope ! » Je secouai la tête en entendant mon voisin insulter avec autant de vigueur une si grande icône de la mode, comme Anna Wintour. Pour ma part, j'aurais eu bien trop peur qu'elle s'en prenne à moi avec ses longs ongles tranchants vernis d'une couleur faite sur-mesure. Presque aussitôt une jeune femme se tourna vers notre petit troupeau de manifestants et elle plongea son regard directement dans le mien. Je sentis le rouge me monter aux joues et bizarrement, en parallèle, la belle blonde s'empourpra doucement. Je levai mes mains juste devant moi en signe d'innocence, lui adressant un léger sourire. « Pas moi. » Ses lèvres se fendirent en un charmant sourire, juste avant que Wintour ne lui saisisse le bras pour l'entraîner presque de force à l'intérieur du bâtiment.

« Anna, je te présente Timon. » Les yeux de l'une des personnes les plus influentes de la planète était en train de me regarder et j'étais bêtement debout, les bras ballants de chaque côté de mon corps. Des centaines de mannequins se pâmeraient à l'idée de rencontrer la directrice de Vogue et pourtant j'aurais tout donné pour être ailleurs. « Je croyais que tu m'avais dit qu'il était mannequin ... Il n'a aucune assurance et aucun charisme particulier. Que comptez-vous faire pour votre vue ? Les wayfarer commencent à être dépassées ... » « Premièrement, ses lunettes lui vont très bien et deuxièmement mannequin ou non, il reste mon petit-ami. » J'avais l'impression de me retrouver au XVIIe siècle et d'être vendu comme esclave à un grand aristocrate. Elle me jaugea de la tête aux pieds, avant de se désintéresser de moi et de partir, jauchée sur ses talons hauts à des milliers de dollars. « Laisses-moi deviner: tu refuses de revenir à la maison ? »