oh je vois ! et alors, c'est quoi ton histoire ?

Ely'...j'aimerais que Alice participe à mon défilé printemps/été. Je relève la tête de mon cahier de dessin, fixant tonton avec étonnement et un sourire béat. Il boit son thé tout en étant sérieux, son pantalon bicolore et sa veste étrange, ses boots détonnant sur le tapis persan du salon jardin d'hiver. Quoi ? John elle n'a que treize ans !!! Un point pour maman, il fronce le nez. J'aime bien quand il est là, il me donne plein de jolis vêtements, on sort et je trouve qu'il y a plus de folie dans la maison. Je ne dis pas que sans lui c'est triste loin de là, on a beau avoir une maison avec des parquets ciré, des tableaux de valeurs, de la tapisserie hors de prix et des tapis persans, maman chante du Atomic Kitten en faisant la cuisine. Mais John est drôle , et puis j'aime beaucoup son monde. Mais justement c'est l'âge parfait. Elle est assez grande, mince et c'est la plus jolie des filles.. tu dis cela parce que tu n'en as pas et que tu la considères comme ta propriété de fille. Certes. Mais sérieusement cela n'implique en rien, je ne te dis pas de la lancer dans le mannequinat, mais pourquoi pas essayer de voir si elle aime. Je suis leur échange avec intrigue, posant mon stylo sur la table abandonnant mes calcules de math pour les arguments maman protectrice et tonton déjanté. Qui va gagner ? J'ai mon mot à dire dans tout ça ou pas ? Oncle John me lance un clin d'oeil et je vois maman rire légèrement. Très bien, j'en parlerais avec ton frère, mais tu sais très bien qu'il est pire que moi et ne te la laissera que si tu ne la quittes sous aucun prétexte. Il y a tellement de drogue, d'anorexie et autre horreur dans ton milieu. John rit et termine son thé en se levant pour venir me voir et ébouriffer mes cheveux. Ne t'en fais pas. Tu étais la plus dure à convaincre Ely'; et puis tu sais que je permettrais pas qu'il lui arrive quoi que ce soit, et elle est assez intelligente pour ne pas se laisser emporter. Ai-je envie de devenir mannequin ? Pas vraiment, pour avoir vu les filles stressées et totalement paniquée de leur image, mais avec oncle John c'est différent et puis ça peut être vraiment amusant.
Tonton ? Tu trouves pas ça horrible que des filles aillent si mal juste pour te plaire ? Devant une rangée de vêtements je tourne la tête pour le voir me regarder au dessus de ses lunettes avec étonnement. Je lui sourie innocemment, mais non c'est pas une critique voyons. Tu sais que j'aime pas quand tu es si mature ?!! ... et bien c'est la mode Ali', je n'y peux rien, elles sont faites pour plaire, elles doivent être parfaites. Ce n'est pas qu'à moi qu'elles doivent plaire, elles doivent donner envie de regarder, montrer aucun défauts. Elles doivent embellir mes créations malheureusement il n'y a pas de place pour la compassion dans ce métier... Il me tend un pantalon sombre serré au pied et large en haut, pourquoi pas ? Séance shopping en plein New-York. Il m'a amené ici pour mon anniversaire, il a dit que dix-sept ans c'est très spécial. Pour mes seize ans c'était spécial on est allé à la fashion week de Milan, pour mes quinze ans j'ai eu le droit à une magnifique robe Dior que je porte plus à cause du fait que j'ai grandis, mes quatorze plus soft un week-end à Paris. J'aime pas cette idée... Et je ne l'aime pas plus...mais c'est la réalité...sauf pour toi bichon, toi tu n'as rien à faire tu es belle. Tu es parfaite et tu as eu raison de trouver une autre voie que le simple fait d'être belle et de se taire....

Remettant mes cheveux en arrière, je sourie à Ninon en poussant la porte d'entrée. On entre toutes les deux dans la maison à la recherche de mes parents. Après un appel j'entends ma mère me crier qu'elle est au salon d'hiver. On passe le couloir et on la rejoint, assise en train de coudre une robe d'été. Je lui sourie tandis que Ninon les salut poliment. Papa relève les yeux du journal en nous souriant. Papa, maman... je vous présente Ninon ma petite amie. Je sourie en serrant mes mains l'une contre l'autre. Stressée ?! totalement même si au téléphone oncle John m'a rassuré en disant qu'au moins mon père était habitué aux coming out. Je fixe mon attention sur maman qui arrête sa couture. Je le savais !! Je le savais, à fréquenter ton oncle tu ne pouvais que trouver son originalité attirante. La mode, ton allure garçon manqué et rockeuse... j'étais persuadé qu'en étant avec John au moins tu verrais plein d'hommes... Je me tourne vers papa qui parle sans pourtant avoir l'air énervé. Comment dois-je réagir ? Aucune idée. C'est alors qu'un sanglot nous fait tourner la tête, à moi et Ninon vers maman qui pleure sur sa robe. Je m'écarte de la jolie blonde qui est à mes côtés pour la rejoindre et m'assoir à côté d'elle. Ce n'est pas contre vous Ninon...je suis...je suis ...tellement désolé. Je suis navré de m'exposer ainsi... mais... ma petite fille... Elyann...du moment qu'elle est heureuse... et puis de nos jours il y a pleins de solution, il y a l'adoption, elles peuvent se paxer elles sont... Tandis que je fixe mes parents juste totalement sous le choc de leur réaction si étrange je vois Ninon dérouté et cherchant ses mots. papa du calme... on est juste ensemble pas fiancé ou autre... Elle repart dans huit mois en Australie...Oncle John m'avait préparé à votre réaction...mais je m'attendais pas à... autant de larmes. John était au courant ?!!!! Et il ne m'a rien dit? Je viens de raccrocher avec lui pour une histoire de tissu pour ta mère et il n'a même pas eut l'idée de m'avertir que ma fille allait faire son coming out. Je grimace légèrement et l'entendant parler des excentricités de tonton, je décide qu'il est temps de s'éclipser car on va être en retard pour le concert.

Monsieur Galliano n'est pas là mademoiselle. Je soupire en inspirant calmement par le nez, tirant sur le bas de ma veste je relève les yeux vers sa...secrétaire ? Écoutez ... Norah, annoncez lui que c'est Alice, Alice Galliano, si vous tenez à votre job faites le. Elle me fixe horrifié d'entendre mon nom de famille. Je soupire et prend la direction de son bureau. Cette Norah m'appelant en me suivant, j'ouvre la porte du bureau de tonton John. Monsieur excusez-moi Je... Il se retourne et me regarde, se levant en ouvrant les bras venant à ma rencontre. Je sourie fière de moi. Ce n'est rien Norah. Merci beaucoup... Ali' bichon que fais-tu ici ?! La porte est déjà renfermée derrière cette fille. Je fronce le nez. Depuis quand les gens ne savent pas qui je suis... ta propre secrétaire me traite comme une intruse. Tonton quel plaisir. Enfin chérie, tu avais pourtant voulu que ma réputation ne soit pas un tremplin pour toi et que tu préférais qu'on ignore que tu étais ma nièce. C'était du temps où je défilais...puisque je sortais dans les soirées VIP...maintenant c'est différent. En faite, je viens te proposer quelque chose... Je glisse vers lui le book que je tiens dans une main ainsi qu'une carte visite de l'agence. Le voyant ouvrir le book puis me regarder ahuri je sourie fière de moi. Oh ALICE !!! Je croyais que ta mère m'avait dit cela pour me rassurer, j'ai tellement inquiet de t'avoir dégouté des alentours de la mode. Mais tu y travailles vraiment !! C'est... Je rigole, le laissant venant me serrer dans ses bras. Grandir en tant que nièce d'un grand couturier, d'un père PDG et une mère couturière je ne pouvais échapper à avoir une famille de taré. Mais je me suis débrouillé toute seule. Ça fait trois ans que je ne voulais plus apparaître avec oncle John, plus de " familiarité". Et j'ai réussi alors évidemment maintenant il faut rattraper le temps perdu et faire marcher mes relations. Mais j'y suis arrivé seule. Être mannequin très peu pour moi, trop superficiel et taré, je préfère les encadré, les gérer et leur trouver du travail. J'ai réussi par moi-même...comme toi. Alors tonton t'en dis quoi ? Il rit en recommençant a feuilleté le book d'un mannequin dont je suis chargée de faire sa promotion. Quittant Paris pour venir rendre visite à mon tonton chéri hors France.

J'aimerais défiler pour Jean-Paul Gautier. Je relève les yeux en finissant d'écrire un ou deux points. tu défileras pour ceux qui voudront de toi. Je regarde de nouveau son book, plutôt pas mal son book, mais lui il est du genre quelconque et je n'aime pas son air supérieur. Il se prend pour qui ? Ba alors arrangez-vous pour que je défile pour lui ça m'ouvrira toutes les autres portes. Vous êtes payé pour ça,non ?! Je le regarde outré, j'ai faim, j'ai mal dormi, j'ai pas eu le temps de décuvé de la veille que déjà j'avais un rendez-vous ce matin. Et voilà qu'ils m'ont envoyé un minable qui se prend déjà pour je ne sais qui ! Je pose mon crayon, inspirant. Alice calmes toi ce soir tu vas au concert de Daft Punk. Il me fixe sans desserrer les dents. C'est trop ! Écoutes moi bien toi. Ici tu n'es rien, tu es personne. Tu as un book et des centaines en ont. Ici t'es rien et c'est moi qui décide où tu vas et pour qui tu défiles d'accord ?! Des mecs comme toi y'en a des centaines, alors tes caprices j'en ai que faire. Tu t'estimes en position de demander quelque chose ? Demandes plutôt que je veuille bien m'occuper de tes défiler, là j'écoute. Sinon.. TU DÉGAGES Pardon t'es qui ? T'es la nièce de John Galliano et t'es enfermé dans un bureau. Tu t'occupes de ça ok, mais t'es pas la patronne de la boîte. Je le fixe abasourdi, alors là concert de Daft Punk ou non, que je dois garder un calme olympien pour pas exploser ma tête qui a trop ingurgité de tequila hier soir je me lève et le prend par le bras. Tu vas rapidement dégager avant que je finisse par totalement détruire tout espoirs pour toi d'un jour juste monter sur un podium ou apparaître dans un magasine. Tu sors de suite de cette agence !!! J'ouvre la porte vitré de mon bureau alors qu'il sort tout aussi énervé devant quelques autres personnes qui attendent. Loïc mon assistant passe la tête de son bureau pour observer. Espèce de féministe enragée...c'est sûr que si j'avais été une fille j'aurais été rapidement pris ! Tandis qu'un hoquet de stupeur sort de la bouche de Loïc, je claque la porte de mon bureau pour me calmer. Inspires. Expires. Surtout ne pas s'énerver. Au moins on peut lui reprocher d'avoir ignoré qui j'étais. La journée continue. Je rouvre la porte pour aller dans le bureau de Loïc lui lâcher le dossier que je demande de jeter. Pas de mecs comme ça ici, je ne suis pas la patronne certes, ici je ne dirige pas la boîte de mannequinat; mais je décide encore qui je gères ou non et si je n'en veux pas l'agence n'en veut pas. Point. Et puis je ne suis pas féministe faut arrêter, d'accord d'accord je dois avouer que beaucoup d'hommes me tapent sur le système, mais ce n'est pas à cause de leur sexe mais plus de leur égo. Et il y a des filles exactement pareil. Homme ou femme on s'en fout du sexe non ? Je retourne vers mon bureau. Qui est le prochain ? Allez ! Énervée je vois un autre garçon se lever devant le regards compatissant des autres, en effet me croiser de mauvaise humeur n'est pas un atout. Et c'est ainsi quelques fois par mois. Ce métier je l'adore, mais parfois je me dis que j'aurais vraiment dû gérer pour devenir PDG d'une agence au moins j'aurais pas eu les caprices de ce genre de morveux. Mais chacun son métier et ses inconvénients. Aller penses à ce soir, au concert, plus de dossiers, plus de mannequins taré, concertes, concerts, concerts et amis. C'est bon on peut s'y remettre. Thénore c'est ça ? Tu as ramené le contrat ?