Suite à ce cliquetis qui venait tout simplement de rompre le silence, j'ouvrais doucement un œil, puis l'autre. Dans la lumière des rayons de soleil, je distinguais Baptiste, qui me regardait, son appareil photo à la main. Je posais la mienne sur l'objectif. Je passe ma vie à me faire shooter. D'ailleurs, j'ai développé un certain naturel avec ça. Mais il suffit que ce soit Baptiste qui se tienne derrière l'appareil pour que je sois submergée par la timidité. Je resserrais les draps contre mon corps frêle et passais ma main dans les cheveux de Baptiste, allongé à côté de moi. Il me regardait, de ses beaux yeux bleus, et je le laissais me voler un baiser. Chaud et doux. Mon regard fuit le sien et rapidement, je me levais et ramassais mes vêtements. « Je devrais y aller. J'ai une séance photo dans moins de deux heures. » Il me regarde me rhabiller, silencieusement. « On déjeune ensemble ? » Pas de réponse de ma part. Je finis de me rhabiller et ignore tout bonnement sa proposition. « Appoline ? » Je me retourne alors vers lui. Il me supplie du regard, je le vois. Comment lui faire comprendre que je peux pas m'engager avec lui, que j'ai peur ? De toutes façons, il comprend pas, il veut pas comprendre. Putain d'optimiste. « Je te téléphonerai quand j'aurais terminé et on verra. » Lui comme moi, nous savons que je ne lui téléphonerais pas. Je m'avançais pour déposer un baiser sur sa joue et quittais son appartement, comme presque chaque matin.