crédits ϟ french kiss

Privat Bonnie Jo'

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Bonjour, je me nomme

BONNIE PRIVAT

j'ai

19 ANS

, je suis né(e) le

31 DÉCEMBRE 1991

et je viens de

BORDEAUX

.

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QUEL EST LA PREMIÈRE CHOSE QUE VOUS FAITES EN VOUS LEVANT ? 2 ϟ je mange ! bah quoi, il faut bien se nourrir ! 4 ϟ mon lit est trop confortaaaable ! QUEL EST VOTRE RAPPORT AVEC LA NOURRITURE ? 3 ϟ mes doigts connaissent le moindre de mes repas. QUE PENSEZ-VOUS DES MANNEQUINS ? 2 ϟ qui ? eux ? tss... QUE FAIS-TU DE TON TEMPS LIBRE ? 2 ϟ ma vie privée ne vous regarde pas ! TU ES DANS LE TRAIN POUR AU MOINS TROIS BONNES HEURES, QU'ÉCOUTES-TU ? 2 ϟ u2 3 ϟ lady gaga

NOM ϟ Privat. Mais vous devez commencez à le savoir. Et puis de toutes façons, ça ne vous sera pas très utile, car je mets un point d'honneur à me faire appeler par mon prénom, qu'on me tutoie ou pas. Bonnie, y a pas photo, ça sonne mieux que Privat, non ? PRÉNOM(S) ϟ Bonnie Joséphine. Ou le résultat laborieux de la gue-guerre entre maman éprise de Gainsbourg et d'Amérique et papa franco-français. Deux prénoms. Sont forts ces parents, parfois. Ils ont mis huit mois quand même hein. AGE ϟ 19 ans. Chez vous, ça sonne peut-être déjà vieux. Si oui, c'est que vous vivez de l'autre côté de la barrière. Moi pas être mannequin, moi m'occuper de leurs patrons. LIEU DE NAIS. ϟ Bordeaux. Là, vous vous passerez de mes commentaires, parce que je n'aime pas ma ville, j'y peux rien. MÉTIER ϟ Assistante chez xxx. Apporter le café, ça me connaît autant que planifier des réunions et des avions. Je suis polyvalente, et encore plus depuis deux ans que je suis chez eux. Secrétaire un jour, quasi bookeuse le lendemain, au moins, ça bouge. C'est pas comme porter une jupe rose, puis une jupe bleue, puis avec un peu chance une robe rose foncée.

mais... qui es-tu ?

Disponibilité ? ok. Courage ? ok. Débrouillardise ? ok. On l'engage ? Of course. Parce que évidemment, on précise jamais sur un CV si on est encombrant, indocile, bruyant, interminable ou jaseuse. Et évidemment, je le suis aussi. Mais vous savez quoi ? Ils m'ont tout de même gardée. Donc de là, deux options. Ou bien mes qualités professionnelles prennent le pas sur mes défauts inconditionnels. Ou bien, mes défauts inconditionnels amadouent les morceaux de fer que sont les patrons du coin. Ben si vous me connaissiez, vous hésiteriez des masses. Parce que non, mes qualités ne l'emportent pas franchement. Et le fer des gens bien placés, c'est vraiment du fer, pas du caramel mou. J'ai tenté une fois, une seule fois, et bien malgré moi, d'arriver en larmes, en retard. Laissez-moi simplement vous dire que ça n'a pas exactement fonctionné comme espéré. Alors disons que le peu d'attachement qu'ils ont pour moi suffit peut-être à combler l'espace entre défauts et qualités ? Ouais, moi aussi ça me paraît un peu trop complexe. Et un peu trop facile aussi. Mais il doit y avoir une logique derrière tout ça : Je parle un peu trop, et je me gêne pas beaucoup. Faut croire que ça les dérange pas, si on vient bourdonner à leurs oreilles tant qu'on assure leurs arrières. Non puis je sais me taire, aussi. Preuve par deux : silence. I love her face and I love her name. She’s a different girl Tout ça, c'est Bonnie. Quelque part entre le bavardage abusif et la ponctualité discrète. À mi-chemin entre le courage et la naïveté. Vivante toujours, accommodante à ses heures, futée quand il le faut. allègre ; émouvante ; adorable ; égalitaire ; composite ; flâneuse ; charmante ; efficace ; coopérative ; envahissante ; curieuse ; divertissante ; fataliste ; enfantine ; déroutante ; ébouriffée ; étonnante. Ce qu'il y a derrière tout ça, et qu'en réalité un DRH est tout à fait capable de discerner ? Un brin de fille qui se laisse pas marcher sur les pieds, qui sait où il va et qui sait ce qu'on peut se permettre, ou non, et quand. T'es pas si compliquée que ça, Bonnie.

oh je vois ! et alors, c'est quoi ton histoire ?

Maman s'est plantée, du début à la fin. Et Dieu sait que j'ai rien contre elle, au contraire. Ma mère et moi, on a toujours eu une relation fusionnelle. Chacune à un bout du cordon, si vous voulez, même vingt après. Sauf que de son bout à elle, m'est avis qu'elle a perdu la notion du monde. Et pas seulement parce qu'elle ne m'a jamais fait manger de viande sous prétexte que l'homme n'était pas né carnassier, mais aussi parce que l'homme pour elle était censé se résumer au prince charmant qui, un jour, déboulerait dans ma vie. Et bien vous voulez que je vous dise ? Je pense que l'homme est carnassier. Parce que le prince charmant, c'est les pires sornettes que j'ai jamais entendues. Ma mère adorait le mot faribole. Elle le chantonnait et le sifflait à chaque fois qu'elle préparait le repas. Et c'est que maintenant que ça me met la puce à l'oreille. Le discours que ma mère a pu me tenir tout au long de ma naïve enfance est une immense baliverne. Une énorme baliverne. Hors-norme. C'est pas permis de baliverner ainsi dans les oreilles innocentes d'une fille unique enregistrant pieusement la parole parentale. J'aurai mieux fait d'aller au couvent, aujourd'hui on me plaindrait : pauvre nonne, je n'ai pas pu développer d'esprit critique. Alors que dans ma petite famille de classe moyenne bordelaise, je n'ai aucune excuse pour avoir gobé toutes les fadaises dont était capable la fertile imagination de ma mère. Même le regard de mon père aurait du m'alerter. Toujours à poser sur ma mère ces yeux de gros ourson doudou. Il couvait sa folie. Il la protégeait. Et elle pouvait déblatérer toutes les idioties les plus charmantes, il n'était capable que de lui adresser ce doux regard compatissant. Parce que lui évidemment, il était bien placé pour le savoir, que les princes charmants n'existaient pas. D'ailleurs c'était le seul de la maison à manger de la viande. Je vous laisse imaginer les repas de famille chez les parents de mon père. Je suis sûre que mamie préparait sciemment son pot-au-feu le plus gras pour écoeurer sa belle-fille. Mais maman n'a eût que quelques pot-au-feu à avaler. Moi j'ai subi tous les fieffés mensonges sur l'être humain. J'ai vécu dans une atmosphère rousseauiste, avant même de découvrir que Rousseau avait existé. Pour moi, l'homme était bon de nature, et les garnements de la cour de récré deviendraient plus tard prince charmant. Seulement quand ? Les boutons qui leur ont poussé à tous sur la figure ne les ont pas rendu plus prince charmants. Et aujourd'hui, je crois que je les préférais encore avec boutons, tant je leur en veux de parasiter sans cesse nos pensées. Papa dit la larme à l'oeil que je suis devenue féministe. Peut-être. Mais je suis un peu trop fantasque pour pouvoir décemment tenir une position. Je sais simplement que les hommes sont l'éternel sujet de conversation, et qu'ils ne le méritent pas nécessairement. Sauf peut-être si on parle du torse de mon voisin, parce qu'à ce sujet.. Bon.
Je sais aussi que ma mère est bien mignonne, mais que toutes les crises autour des pot-au-feu ne sont pas un châtiment suffisant pour le cocon rose champagne dans lequel elle m'a élevée. Aujourd'hui, elle m'appelle toutes les semaines, sur la même rengaine : Ma mère ne lit pas Paris-Match, non, elle souhaite se délecter des aventures de son chat. Son chat, c'est moi. Elle m'a toujours appelé comme ça, mais personne ne le sait, bien sûr. Et comme vous n'êtes qu'un public fictif, tout va bien, mon secret n'est pas trahi. Seulement, les aventures du chat ne satisfont que rarement la cliente avide de ragots. Vous cherchez plus commère que moi ? Laissez-moi vous présenter ma mère. Non maman, je n'ai pas rencontré de prince charmant. Non maman, mon patron ne m'a pas violé dans les toilettes et n'entretient pas avec moi une passion sexuelle et secrète. Je suis désolée, maman. D'ailleurs, je côtoie plus de femmes que d'hommes. Non maman, je ne suis pas lesbienne. Oui maman, je sais que ça ne te gênerait pas, je sais même que tu aurais enfin une information croustillante à te mettre sous la dent, mais non, c'est ainsi, le torse de mon voisin continue à être un élément persuasif. Au revoir maman. Le cordon tout rose et tout innocent est devenu fil téléphonique disponible à toute heure du jour et de la nuit. Heureusement, maman a trop peur de la foule pour venir à Paris. D'ailleurs je la soupçonne d'avoir peur de tous ces hommes pas princes charmants du tout. Je suis sûre qu'elle a fini par croire à ces balivernes encore plus fortement que moi. Donc elle ne débarquera jamais à Paris. Et donc, depuis trois ans, le cordon s'étiole. Et Bonnie vit.

hum... hum... un dernier mot ?

PSEUDO ϟ Lunatic
AGE ϟ 18 ans, mais j'ai l'habitude de me vieillir d'un an, donc parfois j'ai des allures mythomanes (a)
AVATAR ϟ Karen Gillian, merci infiniment de me l'avoir réservée hier (:
TA PREMIÈRE IMPRESSION EN VOYANT LE FORUM ϟ Bon sang. Je vais craquer. Je vais craquer, je le sens. C'est pas bon ça, c'est pas bon. Oui, je vous ai haï dès la première minute
AUTRE ϟ non rien pourquoi ?