Je secouais le polaroid dans ma main sans m'intéresser particulièrement à mon environnement. C'était mon appartement et je pouvais y voguer les yeux fermés, j'arrivais devant mon bureau lumineux et je déposais l'essai du jeune mannequin que j'avais photographié pendant une après-midi. Problème de mémoire, ou soucis d'alimentation, je perdais un peu le fil de mes idées en ce moment. Je me souvenais plus de son prénom, je retournais la photo, voilà : Lewis. Je m'installais à mon bureau, et je regardais les autres polaroids à ma disposition. Mon instinct et mon jugement était sans appel, il était celui que je trouvais le plus adapté pour cette campagne de publicité pour une célèbre marque de sous-vêtements. Je cherchais son book qu'il avait oublié chez moi, tient cela me faisait une raison de plus pour l'appeler ? Non, je n'étais pas lunatique, j'étais un pro, en tout cas j'essayais de l'être. Mon assistance, une petite étudiante toute craquante s'approcha pour regarder par dessus mon épaule. Je détestais quand elle faisait cela : «  Tu m'as fait peur ! Il faut pas être cardiaque avec toi ! »

Elle fouilla légèrement sur on bureau, passant d'une photo à une autre. Je la regardais, avec un œil sévère, mais je te dérange pas bibiche, tu veux pas que je t'apporte un thé et des crackers ? Mon assistante, avec ses couettes, me sortit du lot un autre modèle, le style armoire Ikea. «  Ils veulent celui-là ! J'ai eu véronique au téléphone ! » Je regardais son mannequin, c'est vrai qu'il été le modèle de basse pour des sous-vêtements, des muscles et de quoi remplir l'avant. Ce qui était bête, vu qu'on nous demandait d'effacer tout cela avec Photoshop, comme si cela pouvait choquer les pauvres ménagères de cinquante ans. Moi, je n'étais pas de leur avis : «  Oui, ce Pablo est bien, mais je pense que Lewis a plus de potentiel pour sortir des sentiers battus ! » Mon assistance me regarda avec des grands yeux, car elle savait déjà que je n'en faisais qu'à ma tête. Mais je comprenais, les photos que j'avais fait de Lewis ne plaisait pas aux clients. Très bien, j'allais appeler la bookeuse de ce Declan et voir s'il pouvait se libérer pour cette après midi. S'il n'était pas idiot, il comprendrait que gagner ce contrat pourrait lui ouvrir des grandes portes.

J'ai du batailler avec mon assistance pour qu'elle téléphone à son agence. Mais pourquoi je la paye ? Bon ! Ok, c'est la seule à me tenir tête, et j'ai comprit quand elle raccrocha qu'un rendez-vous venait d'être prit. Je m'occupa de mettre en place mes affaires dans mon studio, en attendant le mannequin. J'allumais les projecteurs, réglait mon appareil, et mes capteurs de lumières. Mon assitance, bien trop aimable, avant de partir déjeuner m'avait préparé les quelques exemplaires de la marque de sous-vêtements que nous devions mettre en valeur. On venait de sonner à la porte, je regardais une dernière fois mon studio et je me lançais dans l'action. J'ouvris la porte, c'était lui, pile à l'heure, j'aimais les gens ponctuels. Pas de cérémonial, nous n'avions pas tant de différence d'âge que cela, alors je l'invitais à entrer avec une petite tape dans le dos.

«  Je t'en pris ! C'est sympa d'avoir pu te libérer ! Tu as combien de temps devant toi ? » demandais-je en regardant ma montre. «  Au faite, tu as oublié ton book la dernière fois. Tu sais ce qu'on dit quand on oublie quelque chose chez les gens ? » ajoutais-je d'un ton malicieux.

Depuis que j'avais intégré l'agence de mannequin Ford, ma vie s'en était vue complêtement chamboulée, mes journées retournées et mon emploi du temps surchargé. Depuis mon entrée dans ce monde, je regrettait amérement tout les préjugés qui j'avais pu avoir auparavant à propos des mannequins que je jugeais fénéant. Après tout, il ne faisait que se poster devant un objectif et se faire prendre en photo... Hors la vie de mannequin s'était bien plus que ça en je l'avais appris à mes dépends. Afin que j'aie droit à une "bonne exposition" - comme disait mon agent - j'étais envoyé à un nombre incalculable de casting et autres tests photos qui me forçait à explorer la capitale française de long en large, j'en avais plus en quelques jours que je n'en avais vu au cours des dernières années.

N'étant pas du genre à abandonner aussi vite, je m'investissais à 100% dans chaque casting auquel je devais participer, je me renseignait sur le photographe, sur la marque et ce qu'ils cherchaient... Mon côté intello surement, mais qui m'aidait à ne pas avoir l'air ridicule trop souvent. Car malgrè tout ça, je ressentais encore que ce monde n'était pas le miens et l'adaptation n'était pas des plus aisées. Ce matin là, je m'étais levé aux aurores, mauvais ou bonne habitude que j'avais prise, comme chaque matin mon premier réflexe fut de saisir mon book qui se trouvait toujours sur la table basse du salon... Lorsque mes yeux se posèrent sur celle-ci, il n'y était pas. Il y avait celui de Jamie entr'ouvert sur une photo que je trouvais assez...dévoilée... Mais le miens manquait à l'appel...


- Les gars? Vous auriez pas vu mon book?


Silence. Aucune réponse, ils étaient sans doute soit pas encore rentré ou déjà parti... J'entrepris dés lors de complêtement retourné la pièce qui à vrai dire avait réellement besoin d'un bon nettoyage, et plus le temps passait et plus je sentais le stress me gagner. Qu'allait-il se passer si j'avais perdu mon book? J'imaginais déjà la tête de mon agent ulcérée d'être tomber sur un incapable pareille, lorsque mon téléphone sonna.


- Allo?
- Je t'ai déjà dit de te présenter lorsque tu décroches le téléphone imagine que ce soit un client qui t'apelle directement!
- Ha... Heu... Désolé... Bonjour Ca...
- Et je t'ai - aussi - déjà de perdre cette mauvaise habitude de bégailler et de t'excuser à tout bout de chant.
- D'accord... Déclarais-je en laissant s'échapper un soupire.
- Bon si je t'apelle c'est pas pour te faire la morale, mais un photographe m'a apellée, Ollie Pilgrim, tu as fait des tests-photos avec lui la semaine dernière il aimerait te revoir. Je t'envois l'adresse de son studio par texto, et ne fais pas tout foiré c'est une grosse opportunité. Bonne chance. Bye.


Et avant que je ne puisse répliquer quoi que ce soit, elle avait déjà raccroché. Je n'avais toujours pas trouver mon book et j'avais maintenant un rendez-vous important... Mon premier tête à tête avec un photographhe depuis ma mésaventure avec Alexander. Je sentis une bouffée de chaleur m'envahir et me précipitait vers l'evier afin de me servir un grand verre d'eau. Une fois prêt je me dirigeais vers l'addresse indiquée espérant ne pas tout faire rater cette fois. Une fois arrivé, je pressais le bouton de la sonette et il m'ouvrit presque instantanement, je sentais déjà le tract m'envahir.


- Je t'en pris ! C'est sympa d'avoir pu te libérer ! Tu as combien de temps devant toi?
- Heu.. Je, je crois que je n'ai rien d'autre de booker aujourd'hui... donc voilà. Je me maudissais moi même d'avoir la voix tremblante et détournait mon regard du siens. Mes yeux curieux se baladèrent alors dans le studio que je trouvais à mon goût, spacieux et lumineux.
- Au faite, tu as oublié ton book la dernière fois. Tu sais ce qu'on dit quand on oublie quelque chose chez les gens ?


Presque aussitôt après sa réplique mon visage s'illumina, une bonne partie du stress que j'éprouvais s'éffaca car on m'avait toujours dit qu'il n'y avait rien de moins professionel que de se pointer chez un photographe sans son book.


- Oh merci! Vous me sauvez la vie, je pensais l'avoir perdu !
- Tu sais ce qu'on dit quand on oublie quelque chose chez les gens ?
- Bah... Qu'ils sont distrait? Lançais-je innocent et sincère.


J'avançais alors dans les lieux que j'observais toujours avec attention mon regard se posant sur une jeune demoiselle que je saluais et qui pour toute réponse me lança un regard noir... Bonjour l'ambiance. Je me tournais alors vers le photographe.


- Je... En faites... Ma bookeuse ne pas vraiment expliquer ce que vous attendez de moi...

La première chose qui me sauta au yeux en le voyant rentrer, c'était le stress sur son visage mais aussi dans ses gestes si anodins de notre quotidien. Est-ce que j'avais l'air si impressionnant ? Mais en me rappelant son book, car dans mon travail, il était aussi important de voir le parcours des mannequins. Je savais que le jeune Declan venait tout suite de commencer le mannequinat. C'était pour cela la tension ? Intérieurement, tout cela me fit sourire, car cela flattait mon égo, je n'étais pas Karl Lagarfield, je n'étais qu'un petit photographe qui faisait son petit bout de chemin. Demain, si je disparaissais du marché, dix mecs viendraient prendre ma place. Il était donc certain que je le voulais le mettre à l'aise, et je savais par expérience qu'un mannequin qui se sent bien, c'est un mannequin qui travaille bien.


- Heu.. Je, je crois que je n'ai rien d'autre de booker aujourd'hui... donc voilà.
- Parfait ! On va pouvoir bien travailler ! Je t'en prie fais comme chez toi ! Le studio est au fond ! ajoutais-je d'une voix assuré et accueillante pour essayer d'aider mon invité à se détendre.

Je le laissais prendre ses marques, mon studio qui me servait aussi d'appartement était assez classique, s'il laissait son regard voguer sur la droite, il avait mon bureau avec mes dossiers et mes gros classeurs de photos, plus loin une cuisine tout équipé avec un espace ouvert où on pouvait prendre un rafraichissement. Sur la gauche si on s'écartait un peu, c'était une partie plus intime, ma chambre qui se cachait en haut d'une mezzanine. Et voilà enfin tout au bout, ce qui nous intéressait, un grand espace photo avec son fond gris, ses projecteurs et ses réflecteurs. J'avais même fait aménagé une salle de bain sur le côté, quelque chose de discret pour que cela puisse servir de loge et que les mannequins puis-ce se doucher après un shooting éprouvant.


- Oh merci! Vous me sauvez la vie, je pensais l'avoir perdu !
- Tu sais ce qu'on dit quand on oublie quelque chose chez les gens ?
- Bah... Qu'ils sont distrait?
- Aussi ! Mais on dit que c'est un geste inconscient pour avoir une raison de revenir. terminais-je par un petit clin d'œil bien trop franc pour passer pour un pervers. J'essayais juste de la détendre et le de faire au moins sourire.

J'avançais au fond, et nous croisâmes ma charmante assistante qui lança un regard noir à Lewis. Je les présenterais tout à l'heure quand il reviendra de sa pause déjeuner. Elle était toujours de meilleure humeur après sa pause repas. Elle claqua avec violence la porte, maudite femme, elle savait que je détestais cela. Je m'arrêtais en chemin pour attraper le book de Declan et lui rendre en main propre. Voilà, une chose de faite, peut-être que quelque chose à boire aiderait à détendre mon invité ? Je l'emmenais jusqu'à ma cuisine ouverte alors.


- Je... En faites... Ma bookeuse ne pas vraiment expliquer ce que vous attendez de moi...
- Alors ! Déjà tu vas me tutoyer, cela sera plus cool. Tu vas t'asseoir là, et tu souffles. Cela va être un shooting tout simple, en toute intimité, il y a pas de stress ! Je te sers quelque chose à boire ?

Je tournais dans ma cuisine, je m'arrêtais devant la théire, puis la cafetière, regardant ce que je pouvais lui offrir. J'avais aussi des boissons dans mon frigo, j'ouvrais la porte de celui-ci pour lui montrer tout ce que j'avais à lui offrir. Une fois, qu'il fit son choix, je revins vers lui, toujours mon sourire bien en place.


- Pour le shooting, je vais être franc avec toi, la cliente de 2eros ne te vois pas pour la campagne de ses sous-vêtements. Mais, c'est ma faute, les photos que j'avais fait de toi n'était pas bonne, j'avais trop appuyé le côté bucolique et ton côté charmant. Donc, pour aujourd'hui, je pensais faire quelque chose de plus brute, peau luisante, regard sévère, quelque chose qui respire le sexe avec l'élastique qui claque. Tu t'en sens capable ? Je m'approchais et déposait une main sur son épaule pour bien lui montrer que j'étais franc et qui j'y croyais vraiment. Je pense vraiment que tu peux avoir ce contrat, Lewis ! Tu as tout ce qu'il faut, là il faut pour les faire craquer !


Moi, je n'avalais rien, mes soucis alimentaires ne faisaient que s'empirer. J'avais le ventre dans les talons et je ne voulais plus qu'une chose faire sortir le trés peu d'aliment que j'avais pu ingérer. Mais ce n'était pas la question ici, j'étais un professionnel, et tout ce qui m'intéressait c'était mon mannequin.

L'enthousiasme du photographe m'aidait lentement à me détendre, mais je ne pouvais m'empêcher d'avoir à l'esprit la hantise des événements qui se sont déroulés avec Alexander Vaughn lors de mon tout premier shooting photo... Tout comme Ollie, il avait été sympathique et avait essayer de me détendre autant que possible, ce qui avait marcher, mais avant que je ne me rende compte de quoi que ce soit j'étais torse nu et ses mains étaient sur moi. Je n'avais eu comme seule échapatoire de m'encourir.

À cause de ce flash-back de mauvais augure, je secouais la tête, comme pour chasser ces idées noires. Ollie était différent, du moins je l'espérais sincèrement. Mon book à la main, je déambulais dans l'appartement mes yeux analytiques se posant sur les moindres détails.


-Aussi ! Mais on dit que c'est un geste inconscient pour avoir une raison de revenir.


Alors que je sentais le rouge me monter aux joues, je détournais le regard. Je ne savais jamais comment réagir à ce genre de réplique et mon corps semblait agir bien avant moi laissant mon visage se teinter de pourpre. Je n'étais pas quelqu'un de sociable... Non, plutôt je n'avais aucune aptitude sociale, finalement, passer mon adolescence le nez dans les bouquins ne m'avait pas aidé que ça. Il n'y avait pas de livre pour vous apprendre comment réagir dans telle ou telle situation et si il existait je ne l'avais pas encore trouvé...


-Alors ! Déjà tu vas me tutoyer, cela sera plus cool. Tu vas t'asseoir là, et tu souffles. Cela va être un shooting tout simple, en toute intimité, il y a pas de stress ! Je te sers quelque chose à boire ?


Le tutoyament était toujours une étape complexe pour moi, mais je décidais de faire un effort, pour tout d'abord me sentir à l'aise et pour que ma bookeuse cesse d'être sur mon dos... Après avoir inspirer profondemment je répondais.


- Heu... Je veux bien un coca... S'il...te plait. Je souris à la fin de la réplique lui montrant que j'étais prêt à le tutoyer.


Sans hésiter, il se dirigea vers le frigo afin de m'apporter ce que je venais de lui demandais. Il semblait garder en permanance ce sourire à l'aise sur son visage, il semblait tellement confiant que d'un certain côté je l'enviais. Vint ensuite le moment où il m'expliqua ce qu'il attendait de moi. J'enregistrait chaque mot qui sortait de ses lèvres, il avait confiance en moi, malgré l'avis du client ce qui me fit extrêmement plaisir... Mais lorsqu'il posa ses mains sur moi, je ne pus m'empêcher d'avoir un mouvement de recul ce qui le surpris, l'incompréhension se lisant parfaitement sur son visage.

Pour la seconde fois aujourd'hui je sentis le rouge me monter aux joues et je n'osais plus le regarder en face... Après quelques secondes de silence - il attendait visiblement une explication - je pris la parole.


- Je... Je suis désolé... J'ai... Comment dire. Lors de mon tout premier shooting, le photographe était... heu... Très tactile... Et, enfin il attendait plus de moi que des photos. Je suis parti en courant... Et heu voilà.


Je fixais toujours le sol me sentant completement me desagréger devant ses yeux. La bouche sèche je décidais d'ouvrir la canette de coca que j'engloutis en quelques secondes le liquide frais me permettant de retrouver mes esprits, je levais finalement le regard vers Ollie.

Voilà, on commençait à parler, bah plutôt j'occupais l'espace de discussion car je sais que c'était dur pour les nouveaux mannequins. Moi, je ne sais pas si j'aurais eu ce courage, aller chez un inconnu et se mettre à sa disposition. Hein ? Dis comme cela, ça fait bizarre ? Moi, j'étais du bon côté je dois l'avouer, je me mettais jamais en danger, et c'est moi qui juger. Je pouvais être impitoyable, c'était le travail, un homme ou une femme qui me donnait pas ce que je voulais dans le travail, je n'avais pas envie de retravailler avec. Mais, Lewis n'avait pas à avoir peur de ce côté, je le sentais bien, pour moi c'était le nouveau mannequin 2011, et j'espérais bien qu'il allait exploser. En attendant dans ma cuisine, je lui demandais de se mettre à l'aise, il me donnait une drôle d'impression comme s'il avait peur que je lui saute dessus. J'avais pas une réputation de ce genre pourtant ? Je n'étais pas un ange, et j'avais des aventures avec mes modèles mais uniquement quand il avait réciprocité. J'étais un charmeur, et depuis deux ans je ne me laissais aller à des relations sérieuses, mais je l'avais pas invité ici pour le violer. J'ai eu envie de légèrement plaisanter en sortant une phrase du genre : «  Tu peux te détendre ! Je t'ai fait venir pour des photos et non pour baiser ! Déjà, j'ai plus de capotes, il faut que j'en rachète ! » Mais je sentais que ce n'était pas l'humour qui m'aiderait dans ma situation.

Bref ! Je lui demandais de me tutoyer et ce qu'il voulait boire. J'entendais le moment coca, et j'en avais de quatre marques différentes : coca zéro, coca citron, coca cerise, et coca basique. J'hésitais, penché au-dessus de mon frigo, je terminais par choisir le coca zéro, je ne voulais pas que sa bookeuse me tombe dessus et m'accuse de l'engraisser. Je lui servais, bah oui, j'avais été bien élevé, d'accord pas par ma propre mère, mais une femme très bien. Et, c'était la mère de Jamie...Non, je ne devais pas penser à lui. Je continuais de sourire, déjà n'avais rien d'autre.


-Tu vois ! Tu n'es pas mort !

Je lui expliquais ensuite ce que j'attendais de la séance d'aujourd'hui, c'est vrai que ce que je demandais n'était pas ordinaire, mais ce n'était qu'une séance photo, il n'y avait rien de caché derrière. Je n'allais uniquement mitraillé mon appareil photo et pas une autre zone de mon anatomie en le regardant poser. Peut-être, le jeune Declan ne me connaissait pas encore, mais j'avais beaucoup de défaut, mais je ne mélangeais pas travail et plaisir en même temps. Non, comment instaurer un climat de confiance avec une fille si on commence à prendre pour excuse de malaxer sa poitrine pour le bien de la photo ? J'en connaissais des photographes comme cela, j'étais même ami avec l'un d'eux, Ah ! Ce bon Alexander ! J'avais toujours plus au moins rigolé de ses histoires avec ses mannequins. Cependant tout cela avait changé depuis qu'il avait mis dans son lit mon demi-frère. Non, je lui parlais plus et je pensais plus entendre parler de lui. C'est bizarre le destin, non ?

Car tout s'accéléra alors que je voulais juste motivé mon mannequin, je le vis reculé comme si je venais de faire quelque chose d'outrageant, ou alors je sentais mauvais ? Je le regardais, je voulais pas le brusquer, je sentais bien qu'il lui été arrivé un truc. Comme un animal apeuré, je restais à distance et j'attendais la délivrance.


- Je... Je suis désolé... J'ai... Comment dire. Lors de mon tout premier shooting, le photographe était... heu... Très tactile... Et, enfin il attendait plus de moi que des photos. Je suis parti en courant... Et heu voilà.
-Ah ! Ça !? Lâchais-je avec une moue un peu triste.

Je le regardais engloutir son coca et je commençais à me gratter le haut du crâne. En faite, je cherchais quoi dire. Puis, tout doucement avec une voix assez réconfortante je repris la parole.


- Bon, déjà t'excuse pas ! Tu as bien fait déjà ! Tu sais être mannequin, c'est pas de la prostitution. Tu es libre de ton corps, et si un shooting ne te convient pas, il faut partir. Et, je sais pas ce qu'il t'a fait exactement, mais s'il y a eu agression sexuelle, tu as le devoir de porter plainte, car même si ta plainte n'aboutit pas, cela remettra ses idées en place. C'était qui ? Tu veux en parler ? Tu sais on dit que je suis plutôt pas mal pour écouter ?

Je prenais place sur une chaise, je le forçais pas, s'il voulait parler j'étais là et s'il voulait bosser et bien nous allions nous y mettre.

Ma canette de coca terminée, mon regard oscillait entre celle-ci et le photographe. Negligemment, je jouais avec la fine languette qui aidait à l'ouverture de celle-ci. J'étais bien conscient que ma révélation devait avoir été troublante pour le jeune homme. Après tout, c'était sortit comme ça de nulle part alors qu'il ne m'avait tout simplement rien demandé... Mon expérience avec Alexander m'avait marquée, j'aimerai être capable d'oublier tout ça mais chaque fois que je remettais les pieds sur un plateau ce moment me revenais à l'esprit. Rien de bien grave ne s'était passé, non, j'avais fuis attend mais ce qui aurait pu arriver me terrifiait. Je n'aurais surtout pas voulu que ma première fois se déroule ainsi.


-Bon, déjà t'excuse pas ! Tu as bien fait déjà ! Tu sais être mannequin, c'est pas de la prostitution. Tu es libre de ton corps, et si un shooting ne te convient pas, il faut partir. Et, je sais pas ce qu'il t'a fait exactement, mais s'il y a eu agression sexuelle, tu as le devoir de porter plainte, car même si ta plainte n'aboutit pas, cela remettra ses idées en place. C'était qui ? Tu veux en parler ? Tu sais on dit que je suis plutôt pas mal pour écouter ?


Je soupirais de soulagement en l'entendant parler, il semblait compréhensif et pas en colère vis-à-vis de ma réaction assez innatendue. J'inspirais profondemment avant de lui répondre la voix la moins tremblante possible.


- C'était mon tout premier shooting... À peine quelques jours après que j'ai été repéré par Ford c'était histoire de faire quelques test-shots à envoyer aux futurs clients le temps que mon book soit plus remplis. J'étais stressé bien sur, mais Alexander - Alexander Vaughn c'est son nom - a su me mettre à l'aise... Au bout d'un certain j'étais torse nu. Puis il a commencé à être de plus en plus tactile, et lorsqu'on regardait les photos sur son pc il a commencé à m'embrasser dans le cou...


Je m'arretais un instant pour enfin remonter mon regard vers Ollie, il semblait ne pas perdre un mot de ce que je lui racontais alors je choisis de continuer.


- Il ne s'est rien passé de plus que ça... Je me suis enfuis... J... Enfin... Je suis pas habitué à ce genre de choses. J'inspirais bruyament avant de terminer. Je suis toujours vierge, ça m'a fait peur.


Pour conclure mon monologue je souris bêtement sentant le rouge me monter au joue. Je n'étais pas du genre à me confier au premier venu, mais Ollie m'inspirait confiance il avait l'air de vraiment se préocuppé de ma situation. Je n'avais osé en parler à personne pour le moment. J'enviais les personnes comme mon photographe qui semblait toujours à l'aise et confiant en toutes situations. Moi j'étais une vraie de boule de nerf, qui analysait chaque événement dans le moindre de détail dans le but d'obtenir la réaction adéquate... Bref beaucoup de boulot dans ma petite tête pour que souvent j'ai tout sauf la réaction approprié.


- Tout ce que j'ai envie... C'est de pouvoir vous - pardon te - faire confiance et qu'on fasse des photos d'enfer.


Un sourire sincère cette fois se dessina sur mon visage alors que je croisais à nouveau son regard. Je voulais laisser tout ça derrière moi, je n'allais pas laisser tout ça me ralentir dans ma carrière loin de là, il était temps pour moi de me reprendre et de faire de cette expérience quelque chose qui me rendrait plus fort.

Je l'aimais pas le voir comme cela, c'était bête car je le connaissais pas vraiment. Néamoins je sentais que toute cette histoire l'avait bien chamboulé, c'est vrai que ce n'était pas facile, c'est pour cela que je me tenais sur ma chaise, ni trop prêt, ni trop loin. Mais mes yeux et mon esprit concentrés sur ses problèmes.


- C'était mon tout premier shooting... À peine quelques jours après que j'ai été repéré par Ford c'était histoire de faire quelques test-shots à envoyer aux futurs clients le temps que mon book soit plus remplis. J'étais stressé bien sur, mais Alexander - Alexander Vaughn c'est son nom - a su me mettre à l'aise... Au bout d'un certain j'étais torse nu. Puis il a commencé à être de plus en plus tactile, et lorsqu'on regardait les photos sur son pc il a commencé à m'embrasser dans le cou...

Petite pause de la part de mon mannequin du jour, je n'avais pas perdu le fil. Entendre le prénom d'Alexandre me fit soupirer grandement, et mon voisin dû remarquer que ce personnage ne m'était pas inconnu. Le monde était petit, alors que je pensais à lui, il y a quelque chose seconde, il en loupait pas une Alexander, bon je le comprenais avec son physique moi je me sentirais aussi bien dans mes basquettes. Je me concentrais bientôt pour attendre la fin de son histoire.


- Il ne s'est rien passé de plus que ça... Je me suis enfuis... J... Enfin... Je suis pas habitué à ce genre de choses. Je suis toujours vierge, ça m'a fait peur.

Je prenais une moue un peu stupide, alors que je voyais mon invité devenir tout rouge. J'étais légèrement sous le choc de sa révélation. Je vous ai déjà dit que j'étais maladroit ? Bref ! Je suis tombé de ma chaise. Non, ne rigolez pas, je me suis fait très mal, et c'est moins maintenant qui rougissait comme un idiot. C'était pas rien ce qu'il venait de m'annoncer le Declan, non qu'être vierge à son âge soit choquant, mais c'était sa révélation. Je réalisais qu'il avait un climat de complicité qui se créait et je voulais pas le décevoir. Je devais prendre la parole, alors en me levant pour attraper mon appareil, car le bidouiller m'aidait à réfléchir. Je m'approcha, mais lui laissant un espace assez suffisant pour respirer et ne pas se sentir en danger.


-Désolé pour la chute, je suis maladroit ! ajoutais-je avec une voix plus tranquille. Bon, il y a deux choses là qu'il faut que tu arrives à différencier. D'abord, ce qu'a fait Alexander, que je connais bien et je doute pas une seule seconde qu'il est fait cela, c'est pas normal, que tu es couché avec tout Paris ou pas. Déjà, lui, depuis qu'il m'a fait un enfant dans le dos, je lui parle plus trop. Je me rendais compte que j'avais un problème de carte mémoire, je me déplaçais tout en continuant de parler. Pour moi, être vierge c'est pas une tare, c'est même plutôt une belle chose. Je me tournais ayant changé la carte mémoire de mon appareil photo avec un grand sourire en sa direction. Et, t'inquiètes, mignon comme tu es, cela arriva plus vite que tu ne le crois !

Je voyais bien qu'il voulait mettre tout cela derrière lui et qu'il voulait me faire confiance. Et, il pouvait, bah, je le pense vraiment. Je commence moi aussi avec mes mannequins mais j'étais loin d'avoir la soif de ce bon Alexander, et c'était encore de la vieille école, je préférais payer un repas et apprendre à connaître avant d'arracher les habits avec les dents.


- Tout ce que j'ai envie... C'est de pouvoir vous - pardon te - faire confiance et qu'on fasse des photos d'enfer.

Je passais la sangle qui retenait mon appareil à mon cou, cela me permettait d'avoir les mains libres. Je réfléchissais, car je lui devais une vérité, pas la mienne, mais la vérité de ce métier. Il était jeune, bon ok je pouvais parler, j'étais pas si vieux que lui, mais en deux ans, j'en avais vu des choses. Je me grattais le haut du sourcil et je prenais une voix plus sérieuse.


- Tu peux me faire confiance mais je préfère être franc avec toi. Dans le métier du mannequinat on s'intéresse surtout à l'extérieur qu'à l'intérieur ! Si je pense que tu seras parfait pour cette campagne de sous-vêtements c'est que pour moi tu as tout ce qu'il faut là où il faut. C'est que tu m'as plu et que j'aime ton physique. Maintenant que cela est dit... Je me rapprochais de mon espace photographique pour lui montrer où nous allions travailler. C'est mon assistante qui s'occupera de toi, maquillage, habillage et je pensais lui demander d'appliquer une huile sur ta peau pour donner un aspect collant et scintillant. Mais ce n'est pas moi qui va m'occuper de cela et je resterais à bonne distance. Cela te va ?

Je terminais en revenant vers lui, je préférais mettre tout à plat et ne pas créer des futurs complications. J'avançais ma main pour qu'il puisse m 'offrir une bonne poigne de main. Je ne savais pas encore combien de temps mon assistante allait encore en avoir. Cependant, j'aimais bien parler avec Lewis, je commençais à vraiment bien l'apprécier. Bon, stop, il faut que j'arrête d'aller par là, sinon j'allais finir comme ce bon vieux Alexander.

La chute du photographe eu pour conséquence de me faire rire, un rire nerveux certes, mais un rire tout de même ce qui aida à me détendre dans ces situations où je m'ouvrais à un parfait inconnu. Il ne semblait pas si troublé par ma révélation et avait encore moins l'air de me juger ce qui me rassura au plus au point. Il n'était pas comme Alexander j'en avais maintenant la quasi-certitude. J'avais tendance à donner ma confiance trop facilement à autrui, j'en avais bien conscience, mais j'étais moi et je ne pouvais que me mordre les doigts lorsqu'on abusait de celle-ci.

Son discours avait pour but de me détendre et de me mettre à l'aise, je ne fis pas étonner lorsque j'appris qu'il connaissait Alexander, après tout ce monde était petit et les photographes devaient se connaître entre eux, après tout il y avait une sorte de concurrence entre eux. Sa voix calme et posé fit disparaître la dernière once de stress que je pouvais ressentir et je lui souris légèrement tout en acquièçant après ses paroles.


-Tu peux me faire confiance mais je préfère être franc avec toi. Dans le métier du mannequinat on s'intéresse surtout à l'extérieur qu'à l'intérieur ! Si je pense que tu seras parfait pour cette campagne de sous-vêtements c'est que pour moi tu as tout ce qu'il faut là où il faut. C'est que tu m'as plu et que j'aime ton physique. Maintenant que cela est dit... C'est mon assistante qui s'occupera de toi, maquillage, habillage et je pensais lui demander d'appliquer une huile sur ta peau pour donner un aspect collant et scintillant. Mais ce n'est pas moi qui va m'occuper de cela et je resterais à bonne distance. Cela te va ?


J'hochais la tête à chacune de ses explications presque systématiquement. Même si l'assistante ne m'avait pas fait une très bonne impression j'étais d'accord avec son idée, je voyais qu'il faisait attention à mon histoire et qu'il ne voulait surtout pas me brusquer.


- D'accord! Ca me va parfaitement, désolé d'être aussi difficile. Répondis-je en lui souriant légèrement.


Je me levais alors de la chaise afin de déposer la canette de coca dans la poubelle adéquate avant de me retourner vers lui cette fois parfaitement à mon aise.


-- Est-ce que tu pourrais un peu plus me parler de la marque, le temps que ton assistante revienne? J'aime bien être préparé... Puis si t'as des photos ce sera encore mieux.


Par reflexe je me grattais l'arrière du crâne attendant la réponse d'Ollie.