crédits ϟ tumblr

ANGERMÜLLER, deirdre julia

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Bonjour, je me nomme DEIRDRE ANGERMÜLLER j'ai vingt ans, je suis né(e) le 25 décembre et je viens de berlin, ALLEMAGNE.

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voici la partie questionnaire, vous ne devrez laisser qu'un choix pour chaque question. ☞ QUEL EST LA PREMIÈRE CHOSE QUE VOUS FAITES EN VOUS LEVANT ? 3 ϟ je soulage mes besoins naturels. ☞ QUEL EST VOTRE RAPPORT AVEC LA NOURRITURE ? 4 ϟ la nourri-quoi ?! ☞ QUE PENSEZ-VOUS DU MANNEQUINAT ? 2 ϟ la chance de ma vie ! ☞ QUE FAITES-VOUS DE VOTRE TEMPS LIBRE ? 2 ϟ ma vie privée ne vous regarde pas ! ☞ JUSQU'OÙ IRIEZ-VOUS POUR DÉCROCHER UN CONTRAT ? 2 ϟ moi, je paye en nature... intéressé ?

NOM ϟ Angermüller. PRÉNOM(S) ϟ Deirdre, Julia. AGE ϟ Vingt ans. LIEU DE NAIS. ϟ Berlin, ALLEMAGNE. DATE DE NAIS. ϟ 25 décembre 1990. TAILLE ϟ 1m74. TOUR POITRINE ϟ 76cm. TOUR TAILLE ϟ 58cm. TOUR HANCHES ϟ 84cm. POINTURE ϟ 42.

mais... qui es-tu ?

Je hais les gens qui pensent connaître une personne en le questionnant sur ses qualités et ses défauts. Je hais les personnes qui posent ce genre de question, je dois sûrement vous haïr alors tel un paralogisme dans le style 'tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme donc Socrate est mortel.' Ici cela donnerait je hais les personnes trop curieuses, vous êtes curieux donc je vous hais. Cependant, je vais tout de même continuer à blablater avec vous. Le problème n'est pas vraiment les personnes trop curieuses voulant déterminer face à qui ils ont à faire. Le problème à ça c'est qu'à vouloir cerner les gens ont fini par se perdre dans les flots de paroles de son interlocuteur. Les personnes devant faire face à cette question étrangement se crispent et deviennent peu sûrs d'eux ne voulant montrer que le positif d'eux-mêmes, ce qui est forcement faux ou d'une toute autre manière sont sûrs d'eux n'hésitant pas à mentir sur certains points peu vérifiables, ou pas. Je sais très bien ce que je suis, je suis capable de mettre des mots sur ce que je pense, mes actes et ma façon d'agir. J'ai un sale caractère, c'est ce qu'on dit et cela ne doit pas être faux. Il vaut mieux un mauvais caractère que pas de caractère du tout, c'est ce que mon père m'a toujours dit, mais je ne suis pas si convaincue que ça pour une raison simple : il n’y a pas de ‘‘bon’’ caractère. J'ai appris à vivre avec les idées que peuvent avoir les autres sur moi. Certaines vous diront que je suis une fille dans le genre à snober tout le monde ce qui se relève extrêmement faux. Je ne fréquente pas n'importe qui, mais cela ne m'empêche pas de parler avec n'importe qui même si le schéma récurrent est celui où j'écoute pleurnicher les autres, assez désagréable. Je n'arrive pas à l'explication comme si j'avais la gueule de l'emploi. Je n'ai rien à faire de la vie des autres, mais ils m'en parlent alors je donne mon avis, un avis totalement franc de ma part. J'ai cette drôle de manie à dire très fort, ce que je pense tout bas c'est ce qu'on appelle la franchise, mais à être trop franche j'ai récolté quelques ennuis alors j'essaye de me retenir même dans les cas les plus difficiles, le genre de cas où j'ai l'impression que l'on me tend une perche. Enfant, que cela soit mes parents ou mes frères et sœurs chaque membre de ma famille craignaient les mots qui pouvaient sortir de ma bouche notamment en présence d'un public c'est-à-dire dans les lieux publics... Un jour, ma sœur a voulu me tuer parce que je lui avais cassé son coup à 'LE' mec canon genre celui qui va bien. Je l'avais sans doute fait exprès de lui raconter des détails intimes sur ma sœur, elle m'en a voulu pendant longtemps et je crois qu'elle m'en veut encore, mais peu importe, j'avais dix ans. Maintenant, je tourne ma langue dix fois dans ma bouche avant de parler, ça peut aider. En plus d'être franche, je suis très têtue avec tendance à vouloir avoir raison et à aimer ça. Je déteste avoir tort au point de ne pas m'excuser si je le suis. Vous ne m'entendrez jamais dire que je me suis trompée si je suis persuadée que j'ai raison (après avoir fait toute une démonstration de A par B.) Lorsque je veux quelque chose (qui me tient à cœur) j'invoque ma tête de chat potté (dans shrek) et généralement ça marche plutôt bien, oui je suis super douée pour attendrir les gens et généralement j'obtiens ce que je veux et puis si cela ne marche pas, je fais la gueule donc bon pas vraiment agréable pour la personne. J'ai toujours été quelqu'un qui savait ce qu'elle voulait et je me suis toujours donnée les moyens pour atteindre les objectifs que je me donne : je suis ambitieuse. Je suis tout à fait à l'aise avec cette idée-là. L'ambition est quelque chose de très important à mes yeux. Vous voyez, je ne côtoie pas les gens qui n'ont pas d'ambitions, cela m'exaspère. Me concernant, j'ai dans l'idée de devenir LA mannequin que tout le monde veut et pourquoi pas devenir la muse d'un créateur, photographe même si pour ça je pense que cela doit se faire naturellement. Jusqu'à où je suis capable d'aller pour atteindre mes objectifs ? Je peux aller loin cela dépend fortement de mon humeur, mais vous verrez que dans quelques années, mon nom ne vous sera point étranger. Je pense que mon ambition m'a permis de devenir la professionnelle que je suis, je ne suis pas le genre de fille qui fait tout le temps des scandales et généralement personne ne se plains de moi mise à part peut-être les autres mannequins qui ne peuvent pas m'encadrer ou vice versa. Je ne me qualifierais pas comme une personne méchante, mais mon humour à deux balles peut me faire paraître méchante et parfois mon humour peut blesser, mais ce n'est pas l'effet recherché, il faut apprendre à me connaître et une fois que c'est fait (ce n'est pas une tâche facile) on ne fait plus attention à mes remarques désobligeantes. J'ai tendance à avoir du mal à accorder ma confiance et une fois perdue c'est comment dire quasi mortadelle pour la regagner. Je ne suis pas vantarde, je ne suis pas du genre à clamer haut et fort ce que je fais, je ne suis pas non plus le genre de fille narcissique à se regarder toutes les deux minutes dans un miroir, sûrement pas. J'ai tendance à être possessive moins en ce qui concerne l'amitié, voir pas du tout, mais en ce qui concerne les relations amoureuses c'est une autre histoire c'est d'ailleurs assez bizarre les extrêmes que je peux avoir en fonction des personnes. Lorsque je m'engage dans une relation généralement c'est pour une courte durée, je n'ai jamais vraiment réussi à avoir une longue relation et très vite, j'ai conclu que cela n'était pas fait pour moi. M'attacher aux gens et pour moi quelque chose de très difficile, cela me fout les chocottes ! Je n'ai jamais dit je t'aime à un garçon et le jour où je le dirais je crois que les poules auront des dents (je vous assure j'suis optimiste) alors cela ne m'empêche pas d'être à la fois jalouse et volage. Étrangement, je vais voir ailleurs lorsque je suis avec un garçon, je pense que c'est pour me prouver que je ne suis pas attachée et c'est complètement nul, je sais, mais je suis ainsi. Je n'arrive pas à être fidèle (mais que cela soit clair, je n'ouvre pas mes cuisses à n'importe qui !) Je n'aime pas non plus toutes les fêtes familiales, la famille oui mais à petite dose. Alors, oui je vous parle là super, géniale ,mais habituellement je suis peu bavarde, je ne parle pas pour ne rien dire. Je reste assez discrète sur certaines choses, c'est vrai je n'aime pas m'étaler cependant ce manque d'optimisme pour raconter ma vie n'est pas un signe de timidité bien au contraire je suis en totale adéquation avec moi-même et je m'assume complètement. Maman dit que je suis lunatique depuis toute petite, ouai enfin j'suis un peu chiante quoi. Depuis toute petite, j'ai cette fâcheuse tendance à devoir être toujours active, je n'aime pas faire la grasse matinée. Je faisais beaucoup de danse classique, si je n'avais pas été mannequin, j'aurais tant voulu être danseuse étoile. Je suis également quelqu'un à qui on s'attache vite (apparemment) Enfin, J'ai des priorités, vous n'en faite pas parti alors je vais vous laisser, ô on dit souvent de moi que je suis captivante, vous en pensez quoi ?

oh je vois ! et alors, c'est quoi ton histoire ?

Je ne supporte pas les surnoms, le seul que j'arrive à supporter aujourd'hui, avec le temps, c'est Dee. Ne vous aventurez surtout pas à me surnommer Dee Dee, car je risque de m'énerver, si je n'apprécie pas ce surnom c'est qu'il me rappelle un dessin animé qui passait à la télé, Dexters Labor cela devait passer en France également vu que c'était un truc américain et qu'ils sont partout ceux là, je n'ai rien contre eux. Je viens de me rappeler, en français c'est le laboratoire de Dexter il me semble. Le personnage de Dee Dee m'a toujours insupporté avec son air niais, j'suis pas niaise et puis j'suis même pas blonde. Assise sur le sol de ma chambre, je fixais le gros carton marron arborant un Die Filme von Angus écrit de ma main au marqueur vert. J'apprécie ma famille, mais je ne suis pas familiale, genre tout ce qui est fêtes, merci sans moi. Moins, je les vois mieux c'est, mais avant de me juger, ma famille ressent la même chose, moins il me voit mieux c'est. Je crois que je suis insupportable ou invivable je n'ai pas encore décidé ! Mon regard continuait de fixer le carton, je restais perplexe. Les cheveux détachés, je mettais une mèche derrière mon oreille gauche et tirait le carton. Depuis que j'étais à Paris, ce qui correspond à 3 ans, je n'avais jamais touché à ce carton que j'avais préféré laisser de côté. Normalement, je l'aurais laissé encore quelques années mais aujourd'hui était un jour spécial, cela faisait un an qu'il était parti, paix à son âme. Mon frère n'était pas bien, nous le savions tous, mais personne n'a rien fait, je crois que je leur en veux un peu. Il s'était suicidé le huit mai, je n'aimais pas cette date tout comme celle de mon anniversaire (je déteste les anniversaires !). L'ouvrir, ne pas l'ouvrir, le doute m'envahissait. Je n'osais pas sûrement par peur, peur de le revoir heureux, peur de le revoir malade. Je finis par l'ouvrir, je devais le faire et je ne pouvais fuir pas Angus. Je ne pouvais pas fuir pour lui. Quand j'étais venue à Paris, il avait insisté pour que je le prenne, je n'avais rien dit et voilà comment il s'était retrouvé dans mon placard. Je l'ouvrais et à l'intérieur se trouvait des k7 vidéo qu'il tournait avec sa vieille caméra que notre grand-père lui avait offert. J'étais certaine Angus aurait fait un très bon réalisateur. Je regardais les diverses étiquettes, il y avait un peu tout des confessions, des anniversaires, des soirées, il y avait également des films qu'il n'avait pas tournés, non des films de grand-père. J'en attrapai une ayant pour titre Geburt von Angus und von Deirdre -la naissance d'Angus et de Deirdre- . Soudainement, je me levais partant en direction de la chambre de ma colocataire cherchant son magnétoscope qu'elle avait rangée quelque part. « Où elle a-t-elle mis ce fichu Videorecorder. »Même au bout de trois ans, je plaçais des mots allemands lorsque je parlais en français ce que je ne faisais pas du tout lorsque j'utilisais le langage de Shakespeare. Au bout d'une dizaine de minutes de recherche intense, je finis par le trouver enfoui dans son bordel. Je l'attrapais et alla le brancher rapidement du moins essayer de le brancher au téléviseur. Étape réussi après avoir eu au téléphone un ami, j'ai toujours eu du mal avec ce genre de truc. J'ai d'ailleurs eu le droit à la remarque 'Tu sais maintenant y'a des trucs qu'on appelle DVD' et évidemment je lui ai répondu par un sympathique 'va te faire'. Je retournais dans ma chambre prendre le carton d'Angus et le poser dans le salon, il était assez lourd tout de même. Combien de cassettes pouvait-il bien y avoir dedans ? Je n'en avais aucune idée. Mon blackberry affichait quatorze heures trente, personne dans l'appartement et sûrement personne avant six heures. Mes colocataires n'allaient sûrement pas rentrés tout de suite, tant mieux, mais par précaution j'allais rapidement fermer le verrou de la porte d'entrée, au moins si l'un décide de débarquer au moins je pourrais tout arrêter. Je ne voulais pas qu'il me surprenne, à vrai dire je ne voulais pas qu'ils voient les vidéos même quelques secondes, c'était bien trop secret, privé pour les partager avec qui que ce soit. Vêtu d'un short abercrombie gris et un débardeur noir. J'attrapais une cigarette dans le paquet qui se trouvait sur une table basse, ce n'était pas les miennes, mais de toute manière personne n'y verra rien. Je fumais beaucoup trop. Il y avait toujours une boîte d'allumettes qui traîner, même plusieurs (cela devait être sûrement de ma faute) J'allumais ma cigarette rapidement. Je la tenais dans ma main gauche, cherchant dans le carton. J'allumais la télévision cherchant à trouver le canal correspondant à celui du magnétoscope. Hallelujah, j'avais appuyé au moins six fois que le bouton avant de trouver. Je mettais la première K7, ma naissance enfin celle de mon frère et la mienne.

La vidéo commençait. On voyait les pieds de mon grand-père, il était si maladroit, mais il avait ce talent pour capter certaines émotions. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas regardé cette vidéo, étrangement je n'en voyais pas vraiment l'intérêt. Se regarder lorsqu'on est bébé, aucune utilité non mais franchement qui regarde le jour de sa naissance ? Personne, on est d'accord. Mon père était assis dans un coin de la minuscule chambre blanche, minuscule peut-être pas, car pour faire rentrer toute ma famille, elle ne devait pas être si minuscule que ça pourtant sur la vidéo cela semblait vraiment exigu. Maman était allongée dans son lit, moi dans ses bras (vêtu en rose, cela ne pouvait qu'être moi) Je n'aime pas le rose, c'est une couleur qui me donne envie de vomir. Il y avait ma grand-mère avec ma grande sœur Petra qui avait deux ans (il me semble). Viktor regardait par la fenêtre, il était l'aîné il devait trouver cela tellement barbant et je peux comprendre et puis sûrement qu'à l'âge de 10 ans on préfère faire autre chose un vingt-cinq décembre. Il y avait également Leonora et Björn et si je compte bien ils devaient avoir respectivement 4 et 7 ans. Je regardais cette drôle de naissance, Angus semblait si normal et tout le monde semblait heureux. J'étais et je suis toujours la benjamine d'une famille de six enfants même si je n'ai jamais voulu admettre qu'Angus était né avant moi (attendez pour deux minutes, la loose quoi !). Je me surprenais à rire en voyant mon grand-père essayant par tous les moyens d'éteindre sa caméra et se filmant en gros plan par la même occasion. Écran noir, la cassette s'éjecta d'elle-même. Je prenais soin de la ranger et en sortais une autre. Je ne voulais pas suivre un ordre chronologique. « Vidéo suivante. » J'avais eu le temps de finir ma cigarette qui avait fini écraser dans le cendrier blanc.

« Angus, arrêtes de me filmer comme ça. » « C'est bon Dee, il faut bien je m'entraîne et tu es là. » « Oui, mais là je dois me préparer, j'ai le ballet ce soir. » « Et je compte bien te filmer. » « T'es trop chiant. » Nous n'avions que quatorze ans. Grandir dans une famille de six enfants ce n'est jamais facile, non c'est très compliqué surtout lorsque vous êtes la dernière de la patrie. Il y a toujours certaines jalousies entre sœurs notamment ou entre frères voir entre frères et sœurs, mais cela c'est encore autre chose. J'avais trouvé ma passion, la danse classique. Maman était bien heureuse de me voir en tutu, j'ai toujours eu l'impression qu'elle faisait certaine chose avec moi qu'elle n'avait pas pu faire avec mes deux autres sœurs, j'en suis totalement certaine même. Je viens avec toi pour regarder tes répétitions. » « Non, Angus si tu viens avec moi, il n'y aura plus de surprise. » Je ne le voyais pas à travers l'écran mais j'imaginais très bien sa tête ce qui me fit rire. C'était probablement le fait que nous étions jumeaux que nous étions aussi proches. C'était bien la seule personne avec qui je n'ai jamais été aussi proche, c'était plus que mon frère, il était une partie de moi. Je n'ai jamais eu cette relation avec mes autres frères ou avec mes sœurs (peut-être à cause de l'écart que nous avons, probablement je ne sais pas.) Angus lisait en moi comme dans un livre ouvert, j'étais tellement prévisible à ses yeux. Angus savait comment me parler inversement j'étais une part de lui, une part de lui. Gros plan sur mon petit minois. « Bon d'accord, tu viens. » J'entendais son rire, ce rire qu'il avait purement communicatif que cela fonctionne toujours même à travers un écran. Un écran noir, puis soudainement, je voyais la scène du théâtre où nous allions donner notre représentation. « Deirdre, vous nous en dis un peu plus sur votre rôle. » « Ô, très cher, évidemment. » Je me tenais extrêmement droite, les cheveux tirés, coiffés d'un chignon. Mes yeux semblaient étrangement trop bleus. « Je suis la fée dragée, j'ai un solo. Vous allez voir, je vais être éblouissante. » « Vous l'êtes déjà. » « Vous êtes trop bon, maintenant partais où j'appelle les agents de sécurité et ils vont te casser la gueule. » Je lui faisais une grimace. Nous étions vraiment l'innocence incarnée. Ce soir-là, le spectacle de casse-noisette avait énormément fait bonne impression auprès du public. Évidemment, Angus avait tout filmé. C'était d'ailleurs la suite de la cassette que je m'empressais d'arrêter ne voulant pas en voir plus.

Je fouillais dans le carton, il y en avait beaucoup trop et probablement que je ne les regarderait pas tous, c'était même une certitude. Il y avait une vidéo portant un titre étrange, ce n'était pas moi qui avais noté ce titre, mais cela me paraissait étrange, étrange comme si cette vidéo était restée cacher pendant quelques temps. J'avais dix-sept ans, lui aussi et il était déjà malade, je le sais je m'en souviens. C'était le début de la fin. Je n'avais plus envie de regarder la télévision, je ne voulais plus l'entendre, je ne voulais plus, mais ma curiosité était bien présente, je devais regarder la vidéo au titre étrange. Je me voyais là allonger sur un lit, sûrement celui d'Angus. J'avais cette manie de squatter sa chambre. Une cigarette à la main et un cendrier sur mes jambes, je regardais en direction de la caméra. « Dee Dee. » Un regard noir. « Tu veux que je t'appelle Gus Gus comme la grosse souris dans cendrillon ? » « Non. » « Alors ne m'appelle pas ainsi. » « Tu rigoles plus. » « Je rigole que si c'est drôle et ceci ce n'est pas drôle. » « Rabat-joie. » Je restais silencieuse. Je me souviens de cette discussion comme si c'était hier. Je me souviens de cette discussion, car je m'étais fortement énervé contre mon frère et il était devenu violent. « Pourquoi tu me filmes tout le temps, Angus ? » « Je ne sais pas, je te trouve si intéressante. » « Pourtant, je ne le suis pas. » je faisais une pause puis repris. « Je l'ai quitté ! » Il ne semblait pas surpris. A l'époque je sortais avec ce garçon, Valerian. « Pourquoi tu l'as quitté, il a osé te dire qu'il tenait à toi ou une autre connerie dans le genre ? » Mon cœur s'arrêtait de battre l'espace d'une seconde. Je voyais mon frère à côté de moi, il avait décidé de poser la caméra dans un coin et de me rejoindre. J'avais appris à vivre avec la caméra d'Angus me suivant partout. « Oui, une autre connerie. » « Raconte. » « Il m'a dit qu'il m'aimait. » « Et alors tu l'as quitté. » « Oui. » « C'est pas une raison valable. » « Je crois que si. » Une handicapée des sentiments, oui. « T'es trop conne. » « Plaît-il ? » « T'es vraiment trop conne. » « C'est bon, j'te le dis moi que t'es con. » « Pour une fois que tu tombes sur genre un mec qui tiens à toi et qui te prends pas pour une conne, et toi tu le laisses partir. » « C'est mieux pour lui, pour moi. » Silence, essayant de me justifier maladroitement « De toute manière, maintenant ou dans deux mois c'est la même chose, plus tôt mieux c'est. » « Tu as peur d'aimer ? » « Peut-être. » « Tu n'as jamais été amoureuse c'est sûrement pour ça. » Je le regardais de manière surprise. « Qu'est-ce que t'en sais ? » « Je te connais par cœur alors arrêtes de me faire ton cinéma à deux francs. » Un blanc s'était installé. Je ne parlais plus, il ne parlait plus mais après cinq minutes, il lança « Il t'a dit quoi ? » « Que je n'avais pas le droit de faire ça, je n'avais pas le droit de lui dire ça. » « En même temps, c'est toujours la même chose avec toi. Tu rentres dans leurs vies et une fois que tu as tout chamboulé tu pars. » « ... Pas du tout. » « Bien sûr que si tu sais faire que ça fuir. » « Je t'emmerde Angus et toi alors tu parles tu parles, mais en attendant t'as pas de copine à ce que je sache. » Il me tapait l'épaule. « Me touche pas. Tu sais quoi t'es trop naïf. Tu crois que tu vas tombé sur la femme de ta vie comme ça par hasard. La vie c'est pas un conte de fée. Angus. » Je me levais. « Pourquoi tu me parles comme ça. Je déteste quand tu fais ça. » Il m'avait retenu par le bras, on voyait bien qu'il me serrait fort. « Lâches moi. Ne t'inquiètes pas Mère Theresa, Valerian il s'en remettra. » J'étais sortis claquant la porte de sa chambre. Ce que je n'avais pas vu cependant c'était la détresse dans laquelle il se trouvait sûrement par ma faute. Je ne l'avais jamais vu déchirer des photos, je ne l'avais pas vu non plus lancer sa lampe contre la porte la brisant ainsi. Je ne supportais plus de le voir ainsi. J'appuyais sur le bouton éjecte du magnétoscope, n'allant pas assez vite. J'appuyais en continue.

La cassette finissait par sortir, très vite je la rangeais. Je ne pouvais plus regarder quoique se soit. J'éteignais la télévision, me levait et soulevait le carton pour le ramener où j'avais décidé de l'enfouir trois ans plus tôt. Je crois que je m'en suis toujours voulu d'être venue à Paris pourtant Angus m'avait encouragé. Il ne voulait pas que je me prive de cette chance que l'on me donnait, il était tellement gentil contrairement à moi qui suis détestable par moment. Je décidais de me filmer peut-être aurais-je cette drôle d'impression qu'Angus fusse dernière la caméra. Écrire n'étais pas la bonne solution, je l'ai déjà essayé et cela n'a rien changé. Parler, il n'y avait qu'Angus pour comprendre ce que je ressentais. Il n'était plus là pour m'écouter alors je ne parlais plus de ma vie. J'avais la caméra d'Angus dans mes affaires, j'avais récupéré quelques affaires lui appartenant pensant que c'est droit des plus légitimes de prendre ses affaires, j'étais sa soeur jumelle, merde. De toute manière, ils n'y comprenaient rien sur ce que je pouvais ressentir. J'allais dans ma chambre, elle était décorée à ma façon avec de nombreux polaroids sur les murs. Malgré la rancœur que me porte Petra, on a adoré réellement se prendre en photo. Je m'installais près de ma fenêtre posant la caméra où je pouvais. C'était un peu le bordel dans ma chambre, j'en avais totalement conscience. Le voyant rouge clignotait. « Mein Bruder, voilà que je parle à une caméra... C'est pas comme si j'avais le choix... Il faut que je te parle comme si ce besoin en devenait vital, comme si ma vie en dépendait. Maman avait sûrement raison lorsqu'elle disait que l'on était dépendant l'un de l'autre. Tu m'as laissé là seule, je pourrais t'en vouloir et j'aurais sans doute fais la gueule pendant un siècle, mais je ne t'en veux pas. Il n'y a pas un jour où je ne pense pas à toi, j'espère que où tu es, tu es bien, dans ton vrai monde. Je me demande toujours comme t'es venue cette idée où notre monde était faux, que je n'existais pas. J'avais mal de t'entendre dire ces choses-là mais tu étais malade ce n'est pas comme si je pouvais t'en vouloir même si ça fait mal. Björn, pense que c'est de ma faute si tu t'es suicidé il faut dire ce qu'il en est. Je sais que ce n'est pas de ma faute. Tu étais devenu parano avec des délires de faux monde et dont la seule sortie possible était de mourir. Ce n'est pas de ma faute... Paris est une ville magnifique et j'ai pas mal de boulot ce qui est plutôt bon signe. Te souviens-tu du fameux casting que Petra désirait faire et que finalement ce soit après moi qu'ils ont demandé ? Je m'en souviens tout comme la tête de Petra d'ailleurs. Je crois qu'elle m'en veut encore. Je m'en fiche d'elle, c'est ma soeur, mais je m'en fiche. Tu sais ça fait maintenant trois ans que je suis mannequin, c'est tellement cool. Je suis ce qu'ils appellent une Rising Star, tu vois le genre de fille qui est en train de monter. Un jour, je serais aussi connue que la Reine d'Angleterre, tu verras. Pourquoi as-tu fuis ? C'est moi qui fuis habituellement, toi tu restes. Evidemment, je n'ai toujours aucune relation sérieuse, cela me convient ainsi. Sinon, je mange autant qu'avant ce qui ne correspond à rien. Tu sais que j'ai défilé pour Chanel. J'aime Chanel. Je sais que tu ne me répondras pas. Je ne regarderais plus jamais cette vidéo de toute manière. Ta caméra me manque Angus, tout ton être me manque. Je t'aime si fort. Tu es la seule personne à qui je peux dire je t'aime alors tu devrais en être ravi, j'plaisante. Tu vois j'arrive encore à rire. Auf Wiedersehen. » Je restais là fixant la caméra sans émotion sur mon visage, ni même dans mon regard. Après deux minutes, j'éteignais la caméra et me vautra sur mon lit. J'avais une peluche, un éléphant bleu que je gardais. C'était comme si Angus était encore là. J'avais fini par m'endormir. Je crois que ne pas avoir travaillé fut une bonne chose. Habituellement, je cours dans tous les sens entre les campagnes photos, les campagnes télévisuelles, les défilés et tous autres projets. Courir, je ne faisais que ça mais cela ne me déplaisait pas au final, c'était plutôt agréable moi qui apprécie d'être active. Cela faisait trois ans, j'ai eu des débuts difficiles mais aujourd'hui je commence à me faire remarquer, je commence à me distinguer des autres.

hum... hum... un dernier mot ?

PSEUDO ϟ beettlejuice
AGE ϟ 18 ans
AVATAR ϟ Rasa Zukauskaite
TA PREMIÈRE IMPRESSION EN VOYANT LE FORUM ϟ GLORY BOX, comme la chanson de Portishead ? Curiosité quand elle me tient et ben ça donne ça. Ce forum est un forum de OUF comme il est juste sublimissime.
AUTRE ϟ je vous AIMES pour avoir fais un forum comme celui-là.