guery, roxanne. stagiaire, jour un.

La crinière étalée sur le plan de travail de la cuisine, les yeux encore exorbités par la nuit qu'elle venait de passer, Roxanne avait pour délicate mission de paraître fraîche comme la rosée du matin pour son premier jour en tant que stagiaire. Autant dire que la tâche semblait difficile et qu'il lui fallu l'aide de Mary, trente-cinq ans, nounou de la plus jeune des Guery et accessoirement, reine de l'anti-gueule de bois. « C'est effectivement très malin de se mettre dans cet état pile poil quand tu commences à bosser. » Elle haussa les épaules, blasée. « Oui, je sais, je ne suis pas ta mère. Mais tiens, bois ça. » La mixture qu'elle venait de lui tendre avait tout d'infâme mais elle ne posa guère la question de sa composition et se contenta de la saisir machinalement, buvant d'une traite. Une grimace s'installa sur on visage alors qu'elle tentait, tant bien que mal, d'avaler le fond. Comment vous dissuader de boire, leçon une. « Pourquoi tu n'as pas demandé à ton père de te trouver directement un job ? Ça t'aurai évité de commencer si bas. » Voilà plusieurs mois que les mêmes questions revenaient en boucle. Même après des années de vie en compagnie des Guery, Mary ne semblait toujours pas avoir compris le système de la famille. Ou plutôt de son père, car la généreuse madame G. avait pris la poudre d'escampette depuis bien longtemps, partie avec son nouveau Roméo aux États-Unis, vivre d'amour, d'eau fraiche et de fruits confis light. « C'est beaucoup moins amusant de tout avoir de suite. Je préfère galérer en bas comme une grande fille. » lança-t-elle, toujours aussi blasée. L'horloge pointait les 7H30, autant dire qu'avec la circulation, il était temps de s'envoler pour de nouvelles aventures. Roxanne laissa donc la discussion en suspend avant de bredouiller un simple 'salut' à l'encontre de son interlocutrice et finit par prendre la porte, direction son nouveau lieu de travail ou plutôt de stage. Comment morfler, leçon numéro deux.

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« Ah oui ! La nouvelle petite stagiaire. On vous attend au deux il me semble. On est pas mal occupé aujourd'hui.. bon courage ! » A peine arrivée déjà, expédiée. Elle n'avait même pas eu le temps d'observer le hall de l'immeuble, de prendre quelque repère. Elle prit cependant la peine de lui remettre un badge, ou plutôt de lui balancer à la tête - presque, avant de décrocher le téléphone, prenant une voix de crécelle fortement désagréable. Pouffiasse, pensa-t-elle avant de suivre la direction des escaliers, grande fervente de sport à chaque instant de la journée et surtout.. claustrophobe. Ascenseur, non merci. Elle maugréa tout le chemin, s'attendant à tomber sur une espèce de folle furieuse prêt à la tuer en cas de problème. Au lieu de ça, à son arrivée au deuxième, elle tomba nez à nez avec un homme, plutôt grand, des books à la main, l'air grave, accompagné de plusieurs mannequins. « Bonjour ! Roxanne ! Nouvelle stagiaire. » s'enquit Roxanne, guillerette, tendant sa main. Il n'en fit rien, l'observant de haut et bas et finit par souffler calmement. « C'est pas vrai, ils m'en ont collé une. Tiens, prend ça, suis et tais toi. » Une flopée de books atterrit dans ses bras, elle manqua d'ailleurs de s'écraser au sol. Lui, passa son chemin suivit par un troupeau de petite chiennes.. mannequins, oui adorables mannequins, en proie, visiblement, à un stress incroyable. « Ravie de faire votre connaissance aussi. » ou pas, évidemment. Elle avait parfaitement conscience que le monde de la mode était complexe, mal foutu et complètement hypocrite, certes. De là à se faire traiter ainsi dès le premier jour. Mais sachant parfaitement que cela lui porterait préjudice, elle choisit de se taire, suivant comme un petit toutou son tout nouveau maître. Ils gambadèrent un peu plus loin ou elle put, avec joie, déposa le plus délicatement du monde les books sur une table vide.. books qui s'écrasèrent au sol, lâchement. « Stagiaire et empotée, j'ai une de ces chances. Ramasse ton bordel et regarde ce que je fais. » Elle s'exécuta sans broncher et vint se placer juste derrière lui. Il lui semblait être à la recherche de nouveaux mannequins, d'où le nombre de jeunes femmes présentent aujourd'hui. Toutes plus jolies les une que les autres et minces, horriblement minces. Roxanne ne portait pas les models dans son coeur. Le peu qu'elle avait rencontré se sentait pousser des ailes. La nouvelle Kate Moss n'était pas arrivée - et n'arriverait jamais. « Dites, vous parlez toujours aux gens comme à une merde ? » Blanc. Il se retourna, tapant violemment son stylo sur sa pochette. Les mannequins observaient la scène, pantois. Roxy sourit, simplement, peut être avec un peu d'arrogance, certes. Mais au moins, elle avait capté son attention plus de trois secondes, un bon début. « Café. Noir. Sans sucre. » dit-il simplement, souriant à son tour. Elle hocha la tête, haussa les épaules, se dirigeant vers la machine à café présente un peu loin. C'est ce moment précis qu'il choisit pour rire, passant une main sur on visage, le regard rivé sur la jeune femme. « Non, pas celui-là. Celui du coin de la rue à 500 mètres. Histoire de te permettre de faire un peu plus de sport, aussi. T'es là dans dix minutes ou t'es viré. » Il lui fallu quelque seconde pour comprendre ce qu'il venait de dire. Non, sincèrement, il se foutait d'elle.. ? Finalement, elle obéit, descendant tranquillement les marches, lui prouvant qu'elle n'avait pas peur de ces menaces. Eh une fois hors de vue, elle partie à toute vitesse au coin de la rue, manquant d'écraser des enfants, de se faire happer par un bus. Mais c'est en neuf minutes et plusieurs seconde qu'elle réussit ce pari fou que de lui chercher un café ailleurs. Un vrai con, ce type. Alors qu'elle s'approchait de lui, essoufflée, il saisit son café avec dédain avant de le jeter dans la poubelle la plus proche. « C'est bien, tu sais aussi courir en talons. C'était pas vraiment le cas des dernières stagiaires. En fait, je ne bois pas le café de cet endroit. » renchérit-il en haussant les épaules, avant de reprendre le cours de son travail. Le reste de la journée se déroula ainsi : elle dut su plier aux exigences de monsieur, sans broncher, ayant à peine le temps d'observer son travail et d'apprendre ne serait-ce qu'un petit peu. Oh quelle merveilleuse idée que de vouloir commencer en bas de l'échelle et faire comme mademoiselle tout le monde. Finalement, la fin de journée arriva rapidement, tellement occupée qu'elle en avait oublié de manger et de regarder l'heure. « A demain. » lui lança-t-il, presque gentiment, comme sadiquement. « Oui, en espérant avoir un peu plus de respect. » lança-t-elle à son tour, exaspérée d'avoir été traité de la sorte. Avait-il un problème quelconque ? Avec elle ? Les femmes en général ? Sa maman peut être ? « C'est pas de ma faute si vous êtes incapable d'encaisser. La mode c'est ça et évoluer avec moi, c'est encore pire. » Ou comment effrayer les futurs employés de demain, charmant. « Je suis morte de peur. » Elle tentait de faire bonne figure, de montrer qu'elle était capable de renchérir avec aplomb, de lui tenir tête. « Il y a une grosse différence entre encaisser et faire semblant en étant arrogante. » Il termina la conversation ainsi, prit ses affaires et s'en alla, la plantant ainsi. Finalement, ce stage serait pire qu'un premier jour de solde parisien.

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« Alors, cette première journée ? » A peine venait-elle d'envoyer bouler son sac sur le plan de travail, que la jeune Roxanne fut assailli d'une première question. Soufflant, elle ne répondit pas, se contentant de lever les yeux au ciel, déposant sa tête sur la table. « J'avais donc raison ? » lança Mary, histoire d'enfoncer le couteau de la plaie - ou comment devenir très chiante avec l'âge. Elle remonta la tête vers elle, observa les traits de son visage, s'attendant à ce qu'elle lui envoie un 'je te l'avais bien dit'. Heureusement elle n'en fit rien. « C'était merveilleux. » pesta la blonde, ironiquement, histoire de lui donner une réponse. Mary lui sourit, fière. « C'est ce que je disais, j'avais raison, tu aurai dû demander ton père. » Bla. Ses paroles entrèrent dans la tête de la jeune Guery pour en ressortir de l'autre côté, se fichant pas mal de son avis et de son côté miss je sais tout. Peut être était-elle simplement énervée de constater qu'en effet, elle avait bien eu raison. Mais Roxy n'en démordrait pas, elle s'en sortirait seule. « Je vais me coucher. » renchérit-elle finalement, haussant les épaules et fuyant à toute vitesse la discussions, détestant avoir tort.

roxanne, you don't have to put on the red light, rooooooxaaanne oups, désolée je m'égare. bienvenue sur glory box, la demoiselle t'es réservée pour une durée de sept jours bon courage pour ta fiche et si tu as la moindre question n'hésites surtout pas

je ne connaissais pas du tout la demoiselle. mais quelles paires de gambettes sur ton avatar, je sens que je vais aller faire un tour sur google moi
j'adore ton pseudo, de plus par conséquent bienvenue sur glory box et bonne chance pour la suite de ta fiche!

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